Merci mesdames !

Merci mesdames !

Elles ont choisi la transmission, le partage et la fraternité, en somme la Culture pour stopper l’effondrement qui nous guette !

On nous promet l’effondrement, ou quelque chose qui s’en rapproche, pour dans 20 ou 30 ans, si l’on croit les rapports du GIEC. Il n’a pas plu pendant plus de 30 jours en France cet hiver : record de 2020 battu ! L’aggravation est notable, pour les climato-sceptiques. Mais on continue dans la démence sans se rendre compte que la Planète craque, que les sols se fendillent et les bâtiments aussi. Les catastrophes se succèdent et s’amplifient : ouragans de plus en plus nombreux, tremblements de terre, sécheresses… qui provoquent misère, famines, épidémies…

Après une pandémie réglée dans l’obscurantisme et l’affairisme des laboratoires, voilà qu’une guerre sur le continent européen « fête » son premier anniversaire. Les USA fournissent des armes et du matériel à l’Ukraine, et la Chine à la Russie. Ce ne sera pas gratuit, ces deux puissances hypothèquent ces deux pays et l’on peut se demander si ce n’est pas bon pour leur business, d’autant plus qu’une guerre en Europe ne les atteindrait pas et bloquerait un marché intérieur concurrent… Presque une aubaine, pourrait-on dire non sans cynisme.

Nous voilà donc à la merci d’un fou sanguinaire associé à des mafieux… Oups, je voulais dire des oligarques dont l’un d’entre eux a créé une milice qui répand la guerre à travers le monde. L’Europe est dans ses turpitudes de corruption, et se vide peu à peu de son sens, de son histoire : colonisée par l’informatique américaine, chinoise et russe. Cette colonisation s’est faite gentiment, sans bruit, si ce n’est celui de nos claviers européens. L’Intelligence Artificielle, parfois célébrée par des imbéciles, comme Jean Quatremer sur France Info, est en train d’amplifier cette dépendance alors qu’elle pourrait servir à bien d’autres choses. Quand certains voient le « grand remplacement » par des pauvres gens qui cherchent à survivre en venant en Europe, on se demande pourquoi ils ne regardent pas plutôt vers les Européens et les nationaux qui trahissent en s’inféodant et en prenant des parts dans des sociétés basées dans les pays dominants qui détruisent l’Europe. En fait, ce sont toujours les pauvres qui sont stigmatisés, que ce soit par l’extrême droite ou par les néo-libéraux. Plus le nombre de milliardaires augmente, plus le nombre de pauvres en fait de même exponentiellement. Il ne faut pas avoir fait de hautes études pour comprendre que ce dont s’approprie un petit nombre lèse un très grand nombre. Alors on accuse les pauvres de ne pas vouloir travailler assez, pas assez longtemps… Il ne faut vraiment pas avoir de dignité pour oser dire de pareilles choses.

La lutte pour la survie de la Planète, contre la misère et pour le logement ne fait partie d’aucun programme gouvernemental : on préfère l’équilibre des comptes, on distribue des chèques… Le « quoiqu’il en coûte » laissera une note sacrément salée à notre progéniture, sans aucun remord, semble-t-il. On augmente le budget d’armement par peur de Poutine, pourquoi pas ? Mais alors où sont les constructions d’abris pour les civils ? Qu’est-ce que cette stratégie qui ne voit que la production d’armes mais pas le soin pour les populations, preuve en est avec l’état de délabrement de l’Hôpital français… On préfère l’abrutissement des masses par une poignée d’oligarques qui tiennent 80% des médias, les réseaux sociaux étant gérés par d’autres, encore plus puissants. Ils font leur loi que l’on appelle des « conditions générales d’utilisation » qui viennent remplacer les normes que nous avons votées. Personne ne dit rien. On se soumet, résigné. Nous nous dirigeons, la tête basse vers la fin, que l’on parle d’effondrement de nos sociétés ou de guerre nucléaire. Peut-on accepter cela ?

Après la crise du Covid, nos jeunes, témoins de ces annonces de fin du monde et effrayés par cette menace de guerre nucléaire, ont vu leurs troubles psychiatriques et leurs suicides multipliés par 2 depuis 2018 … Et les chaînes d’info en continue « oligarcales » organisent des débats autour du meurtre d’une enseignante en classe par un gamin et on y entend des choses aberrantes. On ne s’inquiète pas de voir notre société évoluer dans toujours plus de violence. Au contraire, on parle de sécurité. Mais même en plaçant un policier derrière chaque citoyen, l’affaire ne sera pas réglée car les policiers eux-mêmes sont des êtres humains, sensibles aussi à la pression, qui semble rendre folles un certain nombre de personnes. Le bien commun est la seule façon de gérer cette crise : lutter contre la misère qu’elle soit sociale ou mentale.

Et c’est justement le sujet de notre numéro 352, dédié aux femmes, aux créatrices. Des articles et portraits que vous retrouverez tout au long de ce numéro, signalés grâce au symbole de Vénus : ♀ (avec le poing d’un combat, loin d’être terminé!). Cette année, nous ne faisons pas de dossier spécial, même si cette édition marque le coup, à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le 8 mars. Une seule journée est bien restreinte pour parler de cette violence et de « racisme » de plus en plus prégnant envers la gent féminine. Certains portraits que nous publions parlent de femmes qui défendent le lien social sur un territoire, sa culture. Quand on parle d’un territoire, on parle de la population qui y vit sans préjugés sur l’origine des individus, et c’est bien ce que font quelques-unes, exemplaires, dont c’est le combat. En page 7, vous découvrirez la démarche de Nathalie Masseglia qui a décidé d’être une femme de théâtre sur un territoire isolé, traumatisé par la répression le frappant pour l’accueil bienveillant de réfugiés et qui depuis compte une population elle-même devenue « réfugiée » à cause de la catastrophe engendrée par la tempête Alex. Elle s’appuie sur la transmission et maintient à tout prix le lien entre les 5000 âmes de la vallée de la Roya. Alexandra Cismondi en fait de même sur l’aire toulonnaise, et particulièrement auprès de la jeunesse, avec le même moyen : les arts vivants (page 9). Et enfin Florence Forterre, qui a choisi le quartier où elle habite pour retisser des liens dans cette partie de la ville souvent stigmatisée qu’est le quartier de la Libé à Nice, et surtout les rues Trachel et Vernier (page 15). Elle est parvenue à mêler monde de l’art contemporain, théâtre, musique… et publics dits « empêchés » en y mettant toute son âme. Ces femmes sont la preuve qu’il est possible de faire quelque chose pour le bien commun, avec créativité et humanité grâce à l’art, à la Culture. C’est la vision la plus républicaine qui soit pour que chacun soit libre et traité égalitairement, avec la fraternité pour éthique.

L’histoire de Roland Gori, professeur honoraire de psychopathologie clinique, psychanalyste, auteur de nombres d’ouvrages, sera racontée lors d’une ciné-rencontre au Cinéma de Beaulieu, le dimanche 12 mars à 17h, en présence du réalisateur Xavier Gayan qui signe le documentaire Roland Gori, une époque sans Esprit. Un portrait de sa pensée, de son engagement, comme L’Appel des appels dont il est l’initiateur avec Stefan Chedri, Président actuel de l’Association du même nom. Leur propos est simple : « Nous, professionnels du soin, du travail social, de la justice, de l’éducation, de la recherche, de l’information, de la culture et de tous les secteurs dédiés au bien public, avons décidé de nous constituer en collectif national pour résister à la destruction volontaire et systématique de tout ce qui tisse le lien social. Réunis sous le nom d’Appel des appels, nous affirmons la nécessité de nous réapproprier une liberté de parole et de pensée bafouée par une société du mépris. » Gori prône l’action positive, le « faire », le créer, le bâtir solidairement : tant au niveau de l’utopie nouvelle à créer que du quotidien basique.

Gori et les femmes dont on dresse les portraits dans ce numéro sont l’exemple concret du possible changement pour éviter l’inévitable. Avec ce désir de faire changer les choses, loin de toutes velléités négatives et violentes, loin des pseudo-gourous et des vendeurs d’espoir. Ce dernier n’étant qu’un attentisme qui rend un peuple inactif. Oui, c’est possible, nous pouvons tous le faire… Viva !