Vivons nos rêves !

Vivons nos rêves !

Comme le Pasteur Luther King, j’ai fait un rêve. J’ai rêvé que l’on sauverait la Planète, que les oligarques penseraient à autre chose qu’à leur gain, que les fous qui dirigent certains pays cesseraient de penser qu’ils sont les plus grands, que l’on ne nous parlerait plus la novlangue, que nous retrouverions le chemin de la paix et de la concorde…

Mais le problème c’est qu’il ne faut pas rêver sa vie, mais vivre ses rêves. Et l’époque est en manque de rêve, en manque d’utopie, en manque d’idéal et d’éthique. On nous sert des discours politiques lisses et vides, où toutes les cases sont cochées, mais où rien n’est concret. Un enfumage permanent qui devrait suffire à maintenir cette confusion, fondement du totalitarisme d’après Hannah Arendt. On nous parle retraite au lieu de nous parler eau, on nous donne des miettes alors que nous souhaitons une réorganisation, c’est simplement désespérant.

Pourtant certains acteurs de notre culture nous font vivre des rêves, ils nous prouvent que le désir est bien plus fort que l’espoir en décidant de coups de folies, de coups d’audace : Ainsi un restaurateur amoureux du Jazz et du partage a-t-il choisi de laisser l’exploitation de son restaurant à son chef sénégalais et à son serveur nissart, pour ne garder que les soirées de fin de semaine afin d’offrir des concerts de jazz dans un vrai club : La Trinquette, à l’entrée du port de Villefranche sur Mer, un petit coin de paradis, sur cette darse digne d’un décor de cinéma. Eh oui, le métissage a du bon en toute chose, comme ce chef artiste métissant saveurs africaines et niçoises. Il suffit juste de s’ouvrir à la diversité… À la Villa Arson, une soirée orientale : Diasporama 3000 (voir article page 24) nous permettra de découvrir les musiques d’Orient, qu’elles soient traditionnelles ou actuelles, en scène ou en DJ set… N’en déplaise aux esprits chagrins, les Maghrébins ne font pas qu’envoyer de l’argent chez eux – ce qui, soulignons-le, est tout à fait légal et louable, car ils savent rester solidaires de « ceux qui restent ». Leurs musiciens de talent sont légion et ont beaucoup apporté à la culture en France.

En cette période, on s’inquiète un peu trop des identités auxquelles nous préférons le mot culture. Car dans la tradition républicaine, un peuple se fédère et existe grâce à cette dernière. L’identité collective est un concept développé par certains idéaux qui rappellent les moments les plus sombres de notre histoire. Dans la Vallée de la Roya, le festival Passeurs d’humanité (voir article page 24) tentera d’expliquer le trouble qu’une frontière entraîne dans le métissage franco-italien, alors que la solidarité n’y a pas connu de barrière lors de la Tempête Alex, où lors de l’arrivée des malheureux qui subissaient guerres et génocides à l’étranger. La ville de Saint-Raphaël, avec l’événement La compagnie des Philosophes, propose un débat philosophique qui permettra d’éclaircir cette montée identitaire pour redonner leur sens aux mots : échange, débat, idées (voir article page 24)… Et un homme renoue avec un rêve : Alain Joutard poursuit ses opéras pour enfants, pour que dès le plus jeune âge nos jeunes puissent tenir le devant de la scène et retrouvent le goût de l’expression et de la création (voir article page 7)… Pour les jeunes, un peu moins jeunes, UCArts, section culture de l’Université, ouvre gratuitement le Parc de Valrose et son Château Belle Époque pour un concert exceptionnel de Kamaal Williams et de deux Big band de jeunes musiciens du Conservatoire et de l’Université Côte d’Azur (voir article page 24)… Le jazz, le funk, la danse, la fête : retour à une tradition populaire et festive de la Côte d’Azur ! L’Éducation dans la joie et le partage ! Marc Piola, dit Le Shark, guitariste de rock émérite, plume acerbe du journalisme ose vivre son rêve et sort un album de chansons en français (voir article page 4). Sans oublier, un dossier entier sur l’un des plus grands des rêveurs qui ait marqué l’Histoire et l’Art : Pablo Picasso (voir page 14-15).

La Strada, depuis toujours, tente de démontrer qu’il est possible de vivre ses rêves en diffusant les nombreuses expériences de créateurs, mais aussi de diffuseurs ou de producteurs qui ne sont animés que par cette volonté. Un grand personnage a estimé, c’est navrant, que la Culture n’est pas essentielle. Nous en sommes encore effarés, car la Culture n’est rien d’autre que le lien social. Comment peut-on penser une ânerie pareille quand on « préside » ?

Alors le rêve que nous vivons, c’est fédérer par la Culture, pour qu’ensemble nous parvenions à sauver l’avenir, pour nos enfants, nos petits-enfants… pour la vie. Nous déposons officiellement un PRÉAVIS DE RÊVE GÉNÉRAL afin que cesse le cauchemar qu’on nous impose à grands coups de fake news, d’IA, de réseaux soi-disant sociaux, de buzz, d’influenceurs et de je ne sais quelle autre méthode d’abrutissement qui place un Matrix entre les gens et la réalité. Ce mensonge digital est un cauchemar. Réveillons-nous pour vivre nos rêves tous ensemble !