
05 Sep Éteignez le feu !
La Rentrée 2023 sera chaude. Qui éteindra les incendies ? Qui stoppera les incendiaires ? Nos tout-petits et nos anciens respirent et respireront encore pas mal de microparticules dues aux innombrables incendies qui déciment la végétation de la Planète. Tout ceci produisant encore plus de gaz à effet de serre et donc augmentant le nombre de tempêtes et ouragans après des canicules insupportables. L’été va-t-il durer toute l’année bientôt ? Au secours…
Alors pour régler ça, on fait payer les victimes : on taxe les voitures et l’enlèvement des ordures ménagères. C’est ce qui est annoncé. Par contre, on ne taxera pas les jets privés ni les HLM flottants qui font le tour de l’Europe. Car il y a environ 100 mastodontes flottants qui polluent autant que toutes les voitures du vieux continent. Cherchez l’erreur. En attendant, nous respirons leurs déjections dans l’atmosphère. Mais que voulez-vous, business is business. On ne va quand même pas faire payer les pollueurs… LOL.
Dans la série, ça flambe : les prix. Les matières premières baissent, mais l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution ne veulent pas baisser les prix. C’est normal, la soupe est bonne. Les banques augmentent leurs taux de crédit, on ne peut plus se loger. Mais c’est pour la « bonne cause”, pour lutter contre l’inflation que leurs gros clients organisent. Alors business is business, les banques répercutent aussi, que voulez-vous.
Autre « trouvaille » : pour qu’il n’y ait plus de pénurie de médicaments, on devra les payer plus cher. C’est carrément du racket ou plutôt une « mise à l’amende ». Ça ou la mort ! Au moins pas de débat.
On nous promet un référendum sur l’immigration. On fait la chasse aux migrants, mais ce qui nous envahit et nous pourrit la vie, ce sont plutôt les moustiques qui déclenchent des épidémies de virus inconnus. On ne comprend pas, car les migrants n’ont jamais piqué personne !
Et la rentrée scolaire ? Pas assez de profs mais des contractuels sans formation pour boucher les trous. Et encore, il n’y en a pas assez. Les gamins sortent du primaire sans savoir lire et compter pour une partie. La solution est basique : on demande aux profs de travailler plus et d’assurer des remplacements. Et notre nouvelle marionnette élyséenne qui gère l’Éducation Nationale s’autocélèbre (avec tout le charme macronien de cette novlangue que Jupiter manie très bien) : elle annonce fièrement que si les enseignants travaillent plus, on va les payer plus… C’est trop gentil, merci guignol. Et puis elle tape du poing sur la table. Ouille… Pas trop fort ! Le Ministre se demande aussi si les gosses ne porteront pas un uniforme pour aller en classe. Et hop ! Un peu de dépersonnalisation dès le primaire, et puis un peu de smartphone pour être « influencé » : le dressage continue. Asseeeez ! Éteignez-moi ces incendies et débarquez-moi ces incendiaires !
Pourtant une femme, à la rentrée, a le courage de sortir un ouvrage sur ce dressage violent et machiste, où le plus fort est protégé et le faible paye les pots cassés pour lui. Une féministe qui dénonce ce lent glissement vers la militarisation généralisée, les milices privées, les rapports de force permanents, l’oppression des pauvres et des femmes et le dressage des hommes : Pinar Selek. Elle est harcelée depuis 25 ans par la Justice turque qui ne sait plus comment s’en débarrasser. En attendant, nous sommes toujours alliés à ce pays, où certains « loups » font le ménage pour l’Etat-Papa. Pinar se demande comment il est possible que les « ténèbres » puissent transformer un bébé en assassin, décérébré, obéissant, rompu à la hiérarchie violente et machiste, en espérant être au-dessus pour faire subir et moins subir. Elle a osé le dire et le constater scientifiquement. Pensez un peu, une femme qui pense et dit la vérité. Il faudra l’exécuter comme disait la chanson de Guy Béart. Nous avons une nouvelle Hannah Arendt qui aujourd’hui se fait censurer, menacer de mort et de prison à vie pour un acte qu’elle n’a pas commis par des phallocrates fascistes qui ne pardonnent ni à son grand-père, ni à son père, ni à elle-même de dire la vérité sur la violence de l’État turc. Pitié lisez sa lettre, sa biographie et l’entretien en pages 30-31, cet appel au secours d’une des plus grandes sociologue, philosophe, féministe et surtout résistante de notre époque. Éteignez cet incendie, qu’on ne la brûle pas elle aussi, comme l’on fait les hommes « raisonnables » au Moyen Âge pour toutes les femmes qui voulaient être libres. Elles n’étaient pas des sorcières, elles ne faisaient que déranger la suprématie des mâles inquisiteurs frustrés, car « soi-disant » chastes et pieux. Quand on sait maintenant comment il « décompensaient »…
Dans notre prochain numéro, nous vous présenterons une autre guerrière, Christine Lidon, venue du rock’n’roll, née à Nice, qui est devenue – sans piston et sans « arrangements » ni « grimace », comme diraient les Zebda – présidente de la Sacem, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique. Encore une femme me direz-vous. Désolé, on vous attend messieurs…