05 Déc La bonne résolution
Coca-Cola a imposé l’imagerie du Père Noël (1), comme Budweiser celle d’Halloween (2), maintenant c’est le Black Friday que les marchands imposent. Nos traditions modernes seraient-elles juste celles du tiroir-caisse, du « Veau d’Or », des « Marchands du Temple »… On la connaît cette histoire, et pourtant, « voilà, voilà qu’ça r’commence » comme le chantait Rachid Taha …
Êtes-vous allés faire vos courses lors du Black Friday et attraper un bon Covid dans la panique de la consommation hystérique ? Ou attendrez-vous la fin décembre pour célébrer la « fête de la consommation », dont même le « héros » est une invention de Coca-Cola, marque entre toutes les marques, symbole de la gabegie néolibérale. Aurez-vous comme moi l’impression d’enjamber la misère quand vous allez acheter vos cadeaux ? Tous ces gens qui dorment dans la rue comptent un peu sur notre empathie qui s’hypertrophie quelque peu à Noël. Les Restos du cœur et la Banque alimentaire en font de même. Mais cette année, les dons sont plus difficiles car la voracité de la grande distribution et des industries agro-alimentaires accroit la misère qui touche de plus en plus de gens.
Il est vrai que les profiteurs de crise et de guerre n’ont pas honte, ils optimisent, c’est-à-dire qu’ils ne paient quasiment pas d’impôts par des systèmes légaux alors qu’ils profitent en France des équipements et services publics que financent les pauvres et la classe moyenne. C’est-à-dire nous. Comment pourraient-ils faire leur business si ces services n’existaient pas ? Il y a là une immoralité et une absence de réactivité des gouvernements tout à fait glauque. Certains ont même l’audace d’accuser les pauvres et la fraude sociale de créer cette situation. Que les choses soient claires : la fraude sociale représente quelque 600 millions d’euros alors que l’évasion fiscale est évaluée de 60 à 80 milliards d’euros (3)… Et même la fraude sociale concerne en majorité des officines qui encaissent indûment des remboursements et non pas des individus qui perçoivent de l’argent public.
Mais l’indignité est devenue pratiquement normale dans le monde contemporain : les avocats ne connaissent pas le droit et sont relaxés (suivez mon regard) quand ils occupent de hautes fonctions. Ainsi la crédibilité de la Justice s’en trouve-t-elle affaiblie tant tout le monde sait. Les sénateurs bouffent de l’ecstasy. On massacre partout au nom du nationalisme, de la « résistance », de Dieu, ou de je ne sais quelle autre fausse raison. On n’a jamais autant tué d’innocents que ces dernières années. Les climatosceptiques vivent de beaux jours : le dernier en date, en Argentine, a été élu Président et déclare que les changements climatiques sont une invention socialiste. Chez nous, comme dans plusieurs pays d’Europe, l’extrême droite pense que tous nos malheurs viennent des étrangers, mais, comme le dit Edgar Morin sur son compte X : « Le grand remplacement est celui des idées humanistes et émancipatrices par les idées suprématistes et xénophobes »… C’est triste et navrant, mais c’est malheureusement notre réalité.
Alors à quoi sert de dénoncer tout cela ? Eh bien, à essayer de réveiller des consciences anesthésiées par des chaînes comme CNews qui ne devrait même pas avoir le droit d’émettre tant elle ne respecte pas le cahier des charges que doit remplir une chaîne d’information continue qui utilise un canal public, c’est-à-dire la neutralité. CNews se comporte comme une chaîne de propagande d’extrême droite qui diffuse des informations douteuses, voire ridicules. Un exemple presque drôle en est montré dans l’émission Quotidien sur TMC, qu’il faut absolument voir (4) : une chroniqueuse parle d’un débat sur la ménopause où il n’y a pas une femme sur le plateau de l’inénarrable Pascal Praud, clone de Zemmour, exécuteur des basses œuvres du Seigneur Bolloré, qui peut compter aussi sur Cyril Hanouna qui pense être plus représentatif que des élus et se permet de les insulter… En fait un pataquès permanent noie les utilisateurs des réseaux sociaux ou des médias, provoquant une confusion qui rappelle tristement la justesse de la pensée d’Hannah Arendt : la confusion est le fondement du totalitarisme.
Réveillons-nous ! Il est temps de nous rappeler que Noël n’est pas la fête de la consommation, mais du partage, que les vœux de fin d’année ne doivent pas être des résolutions prises en trinquant, qu’il faut réaliser que nous n’avons plus beaucoup de temps pour freiner la catastrophe climatique et peut-être une guerre mondiale qui nous tendent les bras… Arrêtons de détourner le regard de cette ligne droite au bout de laquelle le mur se rapproche à vive allure… Stop à cette montée de l’égoïsme, de la cupidité, de la violence et du fascisme ! Les boucs émissaires n’ont jamais été les coupables de nos problèmes de destinée. Ils ne sont que l’alibi décrété par des lâches qui, au lieu de trouver des solutions, préfèrent désigner des coupables, pour prendre la tête de la colère sans savoir retrouver la paix. Car la seule chose qui intéresse ce genre de roitelets, c’est le pouvoir et l’argent. Frustrés qu’ils sont, pour on ne sait quelle raison.
Il est encore temps de préserver notre Planète pour qu’y vivent libres et heureux nos enfants et nos petits-enfants. La haine et la violence ne sont pas une solution car nous habitons tous la même Planète, et il n’est pas normal que 1% possède 80%. Il n’y a là aucun mérite, aucun travail, juste un trucage des cartes par des voyous de basse classe qui ont installé des idiots au pouvoir, des guignols dont ils tirent les ficelles pour livrer des guerres privées afin d’éliminer le surplus de pauvres « inutiles » dans ce monde algorithmique, sans âme et sans humanité qu’ils veulent nous imposer.
Passez quand même de bonnes Fêtes ! Je sais qu’après une telle tirade, cela semble difficile, mais il suffit de prendre les bonnes résolutions, d’avoir un peu d’humanité et vous verrez que cette fin d’année 2023 pourrait devenir la naissance d’un autre monde : celui des gens qui savent dire non aux postures iniques des dirigeants, qu’ils soient élus ou oligarques. Il suffit de ne plus faire, de ne plus suivre, juste de refuser d’aller docilement à l’abattage… Réfléchissez, vous verrez c’est non violent et agréable. Fini le travail, finie la consommation, jusqu’à ce que la préservation de la vie humaine et de la nature soit la priorité de nos gouvernants. Ils ont l’argent, nous avons le nombre. Le refus pacifique interrompra le flux tendu qui gère la dette et fait tourner leur business. Ils ne sont rien sans nous… À nous d’en prendre conscience et d’arrêter. QUAND IL N’Y A PLUS RÈGLES, IL NE FAUT PLUS JOUER ! Pas mal comme résolution non ? Prenez soin de vous et des vôtres.
(1) https://www.coca-cola.com/ch/fr/media-center/pere-noel-et-coca-cola
(2) https://observatoryagency.com/work/budweiser-halloween
(3) https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-billet-economique/60-1000-240-milliards-combien-coute-l-evasion-fiscale-7133200
(4) https://www.facebook.com/reel/239744625755954