03 Déc Les Fêtes, ça vous éclate ?!
Vous pourrez lire quatre nécrologies dans ce numéro, dont celle d’un compagnon de route, Gilbert d’Alto, qui vient de nous quitter. Serait-ce un signe pour nous rappeler la fragilité de nos vies ? Une bien triste fin d’année. Ce qui d’ailleurs est le cas depuis le 1er confinement. Plutôt que faire la fête, de nos jours on se sent juste soulagé que le cauchemar de l’année passée se termine, en espérant que la prochaine ne soit pas pire. Évidemment au vu des guerres en cours et des changements climatiques qui s’accentuent, on peut avoir des doutes.
Surtout quand on voit pour qui votent les peuples : des fous furieux qui pensent que la démocratie est un mal, que la dictature et la violence sont les solutions. Finie la bienveillance pour les malades, les femmes, les enfants et les personnes âgées. Ce qui compte c’est être le plus fort, pas le plus humain. On « doit » s’habituer à voir le nombre de milliardaires augmenter à mesure que le nombre de pauvres s’accroit. « Il va falloir faire des économies« , nous dit-on. Mais il est bien dommage que ce soit toujours la classe moyenne et les plus démunis qui en fassent les frais. En vouloir aux riches ne veut rien dire, nous aimerions simplement qu’ils paient leurs impôts et arrêtent cette « optimisation » qui n’est autre qu’une évasion fiscale dont on se demande ce qu’elle a « d’optimiste ». Nous payons des impôts pour financer les services publics que les « optimisateurs » utilisent, mais qu’ils ne paient pas.
Les agriculteurs meurent à cause des pesticides pour produire plus, comme il leur est demandé. Alors, pourquoi signer des accords pour importer des produits étrangers qui ne respectent ni les nouvelles règles environnementales ni les règles sociales et fiscales françaises. Pourquoi imposer ainsi une concurrence déloyale et nous empoisonner par la même occasion ?
La COP « vingt et quelque » (j’écrirais volontiers vaine, au lieu de vingt) est devenue une pantomime morbide où chacun tire la couverture vers son portefeuille, sans se préoccuper aucunement des graves problèmes de santé, voire des décès, que de telles options entrainent. Ne serait-il pas plus simple d’imaginer comment fabriquer de quoi lutter contre la pollution et les changements climatiques qu’elle entraine ? Cela produirait autant de richesses et d’emplois, tout en préservant nos vies et notre santé. On dit que nous n’en avons pas les moyens, pourtant les guerres se multiplient, et elles coûtent très cher. Mais, là, on trouve toujours le moyen de les financer, c’est donc bien la preuve que ces budgets existent.
Ces guerres actuelles posent des questions, hormis leur coût financier et les pertes humaines : elles détruisent des villes entières laissant un champ de mines à la place, avec des terres à jamais polluées, quel en sera donc leur gain ? L’autre question est paradoxale : on augmente les budgets militaires, mais où sont les procédures de défense des civils, où sont les abris ? On s’aperçoit que ces doctrines belliqueuses développent le marché des armes paradoxalement au nom de notre sécurité alors que rien n’est prévu pour les civils. Comment peut réagir une population sans avoir été « préparée » et sans abris pour se protéger des bombardements ? Les récentes grandes catastrophes l’ont démontré, aucune procédure de sécurité n’avait été transmise. Ce terme de sécurité n’est d’ailleurs utilisé que pour légitimer la violence. On ne pense jamais à protéger, à prévenir l’humain.
Aujourd’hui, l’inhumanité se retrouve jusque lors des fêtes de fin d’année. Avec le Black Friday, elles deviennent une course à la consommation. Pour aller acheter les cadeaux, il faut enjamber les pauvres qui dorment dans la rue… Le Black Friday porte bien son nom pour le côté sombre de l’humain qu’il sollicite : les émeutes qu’il provoque parfois pour gagner quelques euros dans les grandes surfaces n’en sont-elles pas un symptôme ?
On a toujours estimé qu’une des qualités de l’humain était sa faculté d’adaptation. On peut se demander si elle est encore souhaitable, car s’adapter aux guerres et à certaines catastrophes finit supprimer paradoxalement toute forme de résilience, soumis que nous sommes aux décisions de ceux qui les provoquent.
Alors joyeuses fêtes tout de même. Prenons une pause avec nos proches. Et que le fameux « esprit de Noël » continue de nous animer toute l’année, pas seulement à son terme. Que l’on mette sur la touche tous ces fous violents qui s’indignent quand on les juge, mais se permettent de condamner à mort les autres. Ces tartuffes marqueront ce 21e siècle qui apparaît de plus en plus comme une des plus grandes régressions humaines depuis l’Antiquité. La vie n’est-elle pas notre bien le plus cher et encore plus celui de nos enfants ? Pourquoi nos jeunes devraient-ils continuer d’assister à la négation de leur avenir qu’organise, ou que laisse organiser la génération de leurs propres parents ? Ça va f(p)êter car les jeunes ont «faim» d’années ? Ils ne demandent que leur dû, un avenir, le temps, et le droit de vivre librement. Souhaitons-le nous pour 2025 !