Nathalie Broyelle, la féminité au cœur

Nathalie Broyelle, la féminité au cœur

Nathalie Broyelle ne lâche rien. Elle défend une certaine image de la féminité avec courage et passion. Et cette période en a bien besoin…

Née en 1970 à Aix-en-Provence, Nathalie Broyelle arrive à Nice en 1983. Elle boucle d’abord des études universitaires d’Administration Économique et Sociale, avant de bifurquer totalement et de suivre des études d’art à la Villa Arson. Son travail passe alors par la conception et la réalisation de costumes pour des modèles, qui sont mis en scène dans des installations vidéo. La création nourrissant rarement son auteur, elle a dû exercer, en parallèle, la profession d’enseignante en Arts Plastiques en collège. C’est à partir de ce moment que la féminité et la femme, dans sa sensualité ou son animalité, sont devenues le cœur de son travail, qui trouve sa pleine expression dans des œuvres peintes et dessinées. Puis, elle décide de quitter l’enseignement secondaire pour travailler dans les écoles d’arts appliqués et animer des ateliers de création. La possibilité et l’envie de créer s’en trouvent décuplées et, au gré des rencontres, son travail plastique se densifie. Le temps des premières expositions arrive : CAL de Nice, local du Trident…

En 2019, elle rencontre Louis Dollé qui lui propose de participer à Calena, traditionnelle exposition de décembre à L’Orange Bleue, et l’aventure se poursuit en 2020 avec les séries Les damnés, L’Art au Bacon, ou encore l’exposition Chair aimée, qui sera malheureusement abrégée par le covid. En 2021, Florilège permet de revoir les séries exposées juste avant le 1er confinement, et découvrir de nouvelles séries comme Floraison, où l’après-covid est imaginé comme une nouvelle ère de libération effrénée : la femme y assume sa féminité, son corps et s’ouvre grandement à la lumière du soleil, telle une fleur qui éclot. Cette période, propice à la création, donne Entrave(s), une série où la femme n’est pas tentatrice, mais victime de ses atours de séduction, ici ses cheveux. Libérés à l’excès, ceux-ci l’enlacent pour l’attacher. En 2022, à l’occasion du festival Femmes en scènes, Nathalie Broyelle expose une vision moins violente de la femme. Les œuvres se veulent plus séduisantes, mais la dénonciation reste la même : la libération du sexe féminin.

L’été dernier, elle a eu le privilège d’exposer lors des 20 ans du Festival du Peu. Elle retourne au village du Broc cet hiver, avec un Florilèged’œuvres issues de ses différentes séries depuis 2018, telle une rétrospective présentant sa peinture figurative et féminine, malmenée, déstructurée, déconstruite, voire volontairement inachevée, jouant des doubles lectures ou de superpositions d’images. Une peinture où la chair, la matière écorchée, le corps féminin, la sexualité, la fascination charnelle, l’érotisme, le bondage, la femme sainte, non tentatrice mais martyre, le sacré, le désir, le désespoir et la souffrance s’entrechoquent. Retrouvez-là aussi à Nice, dans l’exposition Le Trait en compagnie de Louis et Denis Gibelin, à L’Orange Bleue (voir article page 16). Elle y proposera notamment une performance, le 9 mars, en collaboration avec la danseuse Malou Bonvissuto. Quand on vous dit qu’elle ne lâche rien, vous ne pourrez pas la manquer…

Florilège, 8 mars au 4 mai, Village du Broc • Trait, 15 mars au 12 avr, L’Orange Bleue, Nice. Rens: nathaliebroyelle.com

photo : Nathalie Broyelle Série Entrave, Pensées Liées, n3-2021, 88x123cm, crayon sur papier © DR