Quand le digital rencontre le street art participatif

Visuel Ludotic

Quand le digital rencontre le street art participatif

La prise en compte du citoyen au cœur des réflexions, afin de réaliser des projets durables et porteurs de sens… : c’est dans le contexte très high-tech de Sophia Antipolis que les membres de l’association Phenix Lab ont présenté une conférence sur le thème du Street Art participatif au Village by CA.

Cette intervention s’est faite à l’initiative de la Communauté UX & CX de Telecom Valley, fondée en 2017 par l’association Use Age, et a permis de créer des passerelles entre le street art participatif et l’univers des technologies digitales. En effet, la caractéristique de l’association Phenix Lab est de solliciter le citoyen dans ses projets artistiques d’envergure afin qu’il crée du sens en participant au processus de réflexion et de réalisation.

Vision centrée sur l’humain

Cette méthode, c’est Olivier Dalban qui est allé s’en inspirer à Montréal en forgeant des liens avec l’organisme MU (Transformer Montréal en MUsée à ciel ouvert) qui réalise et produit des murales ancrées dans les communautés locales. Après avoir expliqué le fonctionnement et les objectifs de l’association Phenix Lab, cette démarche participative a été le point de départ de la conférence durant laquelle les participants ont été invités à trouver des points communs avec l’UX (Expérience Utilisateur). Et c’est notamment le fait que cette démarche soit aussi un processus de médiation qui permet aux différents acteurs d’aboutir à une vision commune qui a stimulé les réflexions.

Au-delà de l’effet de mode, souvent appliquée à des projets digitaux, l’Expérience Utilisateur est une véritable démarche structurée qui conduit à une nouvelle façon de penser les relations entre projets (informatiques), usagers et modes de conception/production. Alternative à l’approche « descendante » de l’informatique des décennies passées, l’UX, petite sœur de l’ergonomie, s’appuie sur les sciences humaines pour mieux comprendre les usages et passer d’une vision « techno-centrée » à une vision centrée sur l’Humain.

Conférence Phenix Lab street art participatif et Digital

Intégration et réappropriation

Sophia Antipolis, lieu emblématique des réseaux et de la virtualité est cependant un haut lieu de matérialité. L’intégration entre nature et technologie y a été pensée dans ses origines. S’y élaborent et s’y édifient depuis les années 70 des bâtiments d’entreprises, espaces de travail, de loisir et de consommation. Un lieu qui peut être interpellé à double titre par cette démarche de street art participatif. Tout d’abord, par sa configuration de murs, façades, passages et places où se côtoient, sans toujours se rencontrer, travailleurs du numérique, résidents permanents ou temporaires. Puis, par la nature des activités qui s’y déroulent. Car, tout comme le street art participatif peut permettre une réappropriation des lieux de vie ou de travail, les démarches d’ingénierie centrées sur les utilisateurs, usagers et citoyens permettent de créer de nouveaux espaces virtuels que les gens peuvent s’approprier, et de ce fait, respecter. Des lieux de vie, de lien et de créativité.

Finalement cette rencontre entre Street Art participatif et Expérience utilisateur a montré que la recherche d’adéquation des lieux, des objets ou des technologies à leurs usages et usagers est à la fois une affaire de méthode et un levier d’efficience, par lequel peuvent se rencontrer les donneurs d’ordre, leurs publics et les réalisateurs. À l’heure de l’obsolescence programmée, il s’agit là peut-être d’un levier de pérennité. Si l’art et la technologie se croisent et parfois se métissent au sein d’œuvres savantes et souvent peu connues, il est peut-être temps que ces rencontres touchent la sphère du quotidien ordinaire des travailleurs du Savoir, non plus seulement comme moyen de décoration, mais comme façon de penser, et d’élaborer, le monde dans lequel nous vivons.

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