12 Mai Maison – Roméo Elvis
Alors que le confinement a rapidement épuisé toutes nos sources de divertissements, alors que chacun cherchait à échapper à l’ennui comme il peut, le chanteur belge Roméo Elvis arrivait à notre secours le 24 avril avec l’EP intitulé Maison.
Le message était clair : rester chez soi malgré l’envie chaque jour plus grande de revoir ses proches, et surtout de retrouver notre vie normale. Cette quarantaine nous aura fait prendre conscience que tout ce que l’on prenait pour acquis jusqu’ici était en réalité extrêmement précieux. La liberté de sortir, de boire un verre en terrasse, de se noyer dans la foule des festivals, mais aussi d’aller au travail, en amphi, en classe : tout cela a été mis en pause et il fallait s’adapter. Le rappeur lui-même l’avoue dans l’interlude de l’EP : « Ouais, j’suis avec Léna, on va tuer l’temps comme on peut, ouais ».
Mais on sent que c’est difficile, quand on mène des vies à cent à l’heure, de tout à coup piétiner chez soi, enfermé, isolé de toutes interactions sociales. On ressent ce désarroi dans le morceau Défoncé qui évoque une errance dans la ville de Bruxelles comme une métaphore de l’esprit : « Pourquoi j’arrive pas à dormir ? J’suis sur le vélo ou l’ordi. » Le sommeil de chacun est perturbé par les souvenirs de la vie d’avant, par des insomnies ponctuées de rêves bizarres : « Même quand je rentre dans un rêve, je veux essayer d’en sortir. »
Le confinement nous a aussi montré l’impact de l’homme sur l’environnement : une fois toutes nos activités arrêtées, on constate que la nature se porte de mieux en mieux chaque jour. En Chine, en Italie et à Paris, une baisse drastique de la pollution de l’air a été enregistrée : est-ce que cela va durer au-delà de la période exceptionnelle que nous vivons ? C’est un thème qu’aborde le rappeur dans le titre Gonzo qui interroge véritablement notre incidence sur la planète : « Toute la journée les citoyens respirent du poison, la pollution va se déposer chez les poisseux. » Le rappeur va plus loin en dénonçant le manque de gestion efficace de l’environnement par les dirigeants motivés uniquement par une logique capitaliste : « C’est la flemme de faire autre chose, c’est la thune, c’est la fame, c’est la Terre, trop chaud. »
Maison aborde des sujets tantôt personnels, tantôt d’utilité publique, assortis à un rythme toujours endiablé qui nous ont donné envie de danser, dans la cuisine, dans la salle de bain, dans le salon… et désormais dehors ! Alors profitons !