Fiertés toulonnaises

Fiertés toulonnaises

Depuis le 17 mai, la cité varoise est dotée d’une structure digne de ce nom sur la question des droits des personnes LGBTQ+ : le Collectif Fiertés Toulon. Une Gay Pride et un festival mêlant cinéma et théâtre sont déjà programmés. Des événements qui font saliver et qui, on l’espère, seront les premiers d’une longue série.

La région PACA se pare petit à petit de son plus beau manteau arc-en-ciel. Celui qui fait tourner les têtes, chavirer les cœurs, virevolter les gogos danseurs et qu’on enlève avec entrain à la fin de la fête. Après Nice qui accueille la Pink Parade depuis 2004 et qui a lancé sa première Gay Pride de nuit en juin 2018, sa voisine Toulon lui emboîte le pas. Jeudi 26 septembre, sur la place de la Liberté, partira la première Marche des Fiertés de la capitale varoise, jusqu’à la place de l’Équerre, où se tiendra la soirée de clôture. Le Coronavirus n’étant pas très gay-friendly, il empêche la tenue de ces rassemblements qui se déroulent habituellement fin juin. Dans toutes les villes de France, ils ont été annulés ou reportés à une date ultérieure. Mais qu’importe. Le Covid a eu raison de l’été, il n’aura pas leur fierté.

Un élan collectif

À l’origine de cette pride, nous retrouvons le tout nouveau Collectif Fiertés Toulon, lancé le 17 mai dernier lors de la journée mondiale de la lutte contre les LGBTphobies. L’idée a germé dans la tête des créateurs lors de l’édition 2019 des Courts-métrages en Liberté, qui portait alors sur la thématique des haines anti-LGBTQ+. « Lors de la soirée de projection, il y avait de nombreux militants qui se connaissaient et qui avaient envie de travailler sur quelque chose de plus grand » raconte Benoît Arnulf, coordinateur des activités des Ouvreurs, l’une des associations à l’origine du collectif. Elles sont très nombreuses à avoir participé à sa création : AIDES, SOS Homophobie, Over the Rainbow, Planning Familial Varois, Trans-Mission Var, Rando’s Provence. Ce consortium aboutit donc, après une dizaine de réunions au cours de l’année, à une organisation qui s’érige en défenseuse des droits des personnes de la communauté, capable de faire entendre ses revendications sur le territoire toulonnais. À l’instar du centre LGBT de Nice, le collectif se veut un centre d’entraides entre acteurs et associations portant les mêmes valeurs afin d’impulser des projets communs dans une ville qui ne possédait pas de structure organisée. Benoît Arnulf pointe le problème de Toulon : « La parole politique est plutôt extrême. C’était difficile d’organiser une pride », avant de s’avouer très fier de ce qu’ils ont mis en place : « Au final, on a réussi à fédérer une énergie qui dépasse la communauté et qui répond à plus d’attentes que nos attentes initiales. »

Un nouveau festival

Toujours dans une démarche militante, le collectif s’inscrit dans le même combat que le réseau LGBTQIA+, apportant aide, accueil et conseil à ceux qui le demandent. Il participera aussi à la première biennale autour des cultures Queer, Liberté + In&Out, du 21 au 27 septembre prochain, issu du partenariat entre Les Ouvreurs et le Théâtre Liberté. Habituellement organisé en juin, les Rencontres Cinématographiques In&Out ont elles aussi été reportées. Ni une ni deux, l’association Les Ouvreurs, à l’origine du festival, saute sur l’occasion en s’associant à la scène nationale toulonnaise pour donner une nouvelle ampleur à l’événement, qui s’ouvrira maintenant au théâtre. La programmation n’a pas été annoncée, mais Benoît Arnulf prévoit déjà la projection du documentaire La Première Marche de Hakim Atoui et Baptiste Etchegaray, qui retrace la première édition de la Gay Pride de Saint-Denis. « C’était un très beau succès. Il y a eu 2000 à 3000 personnes. Cela prouve que les choses sont possibles et que leur territoire n’est pas un territoire perdu », analyse-t-il, en espérant tirer les mêmes conclusions des futurs événements toulonnais.