
16 Mar [Culture en danger vol.5] Occupation du TNN
Le Théâtre National de Nice a rejoint ce lundi 15 mars le mouvement d’occupation des lieux culturels lancé au Théâtre de l’Odéon à Paris il y a une dizaine de jours. Syndicalistes, intermittents de l’emploi, du spectacle, artistes, techniciens, agents territoriaux de la culture, étudiants et chômeurs donnent rendez-vous ce mardi 16 mars à 14h, sur le parvis de l’établissement, pour une agora ouverte à toutes et tous.
Les membres de la Coordination des intermittents et des précaires de la Côte d’Azur (CIP-CA) / CGT Spectacle 06, du Syndicat Français des Artistes Interprètes (SFA-CGT), du SYNPTAC-CGT, CGT-NMCA / SAMNAM-CGT, auxquels s’associent les étudiants Théâtre du Conservatoire de Nice, les élèves de l’ERAC, les associations Mouais, Télé chez moi, Pilule rouge, Rue libre Nice, et le Collectif associatif libertaire, ont co-signé un communiqué contextualisant cette démarche et indiquant leurs revendications.
Ils estiment que la crise que nous traversons depuis désormais un an, jour pour jour, « a laissé des pans entiers de notre société basculer dans une urgence sociale à laquelle les pouvoirs publics n’ont pas souhaité répondre« . Pour eux, le gouvernement a condamné « à une mort sociale » les étudiants, le monde de la culture, mais aussi les intermittent.e.s de l’emploi (CDDU), saisonniers et saisonnières, maîtres d’hôtel, guidesconférencier.e.s…
Leurs revendications ?
- Le retrait pur et simple de la réforme d’assurance chômage et l’ouverture de la protection sociale à toutes et tous.
- La prolongation de l’année blanche, son élargissement à tous les travailleurs et travailleuses précaires, intermittent.e.s de l’emploi. Une baisse du seuil d’heures minimum d’accès à l’allocation chômage pour les primo-entrant.e.s ou intermittent.e.s en rupture de droits.
- Des mesures d’urgence pour garantir l’accès aux indemnités journalières de congés maternité, paternité et maladie, à toutes les travailleuses et travailleurs à l’emploi discontinu, autrices, auteurs et indépendant.e.s.
- Le maintien des emplois permanents dans les structures culturelles.
- La création d’une filière spectacle vivant dans la fonction publique.
- Des mesures d’urgence pour les jeunes et les étudiant.e.s face à la précarité financière et psychologique. Un plan d’accompagnement d’accès à l’emploi.
- Abrogation de l’arrêté préfectoral interdisant la pratique du spectacle vivant dans les espaces publics.
- Des états généraux pour accompagner la réouverture des lieux : pas de réouverture sans droits sociaux.
Après une première tentative d’occupation non-concertée vendredi dernier, le TNN a autorisé l’accès au hall public du théâtre suite à l’assemblée générale qui s’est tenue ce lundi 15 mars, à la demande d’un collectif de précaires, d’intermittents du spectacle, d’étudiants et d’adhérents de syndicats représentatifs, et en présence de représentants du Centre Dramatique National. Une agora se tiendra donc cet après-midi à 14h, sur le parvis du Théâtre National de Nice, qui a également réagi par un communiqué en affirmant sa « sa solidarité envers les revendications vitales pour notre secteur d’activité« , mais en précisant que l’accueil de personnes extérieures à son équipe devra impérativement se faire dans des conditions sanitaires appropriées, car « il est inconcevable que nous prenions des risques sanitaires au sein de nos établissements – déjà considérés comme ‘suspects’ face à la circulation du virus – et que le peu d’emploi artistique et technique intermittent créé dans les théâtres, fermés par l’État, soit à son tour empêché par les victimes elles-mêmes« .
Paris, Nice, Marseille, Lille, Nantes, Strasbourg, Lyon, Toulouse, Clermont-Ferrand, Montpellier, Pau… et même La Rénion ! Hier, près d’une trentaine, c’est aujourd’hui plus d’une cinquantaine de lieux qui se voient occupés à travers l’Hexagone et dans les départements ultra-marins. Un mouvement qui s’organise et relaie les différentes initiatives sur les réseaux sociaux avec le hastag #OccupationOdéon. Fermés depuis le 30 octobre dernier, les théâtres, opéras, et autres salles de concerts engagés dans le mouvement veulent mettre la pression sur le gouvernement pour la réouverture des lieux culturels et la prolongation des droits des intermittents du spectacle. Une grogne à laquelle s’ajoute désormais le mouvement #Ouvrezlescinémas ! Le bras de fer ne fait que commencer…
