25 ans de Fémin’Arte

25 ans de Fémin’Arte

À l’occasion du festival Femin’Arte, qui se tiendra 5 au 13 mars, nous avons rencontré Fabienne Candela, figure incontournable du paysage théâtral antibois, et directrice du Théâtre du Tribunal (ex-Théâtre de la Marguerite).

Comment est né Fémin’Arte ?

Le festival aura 25 ans cette année. Il est né de la programmation de ma maman, Monette, à un festival d’humour Festi’femmes qui avait lieu à Marseille. On a eu envie de garder cette idée, mais de l’étendre à toutes les pratiques artistiques : théâtre, arts plastiques, musique, rue, cirque, danse, littérature. Chaque année, on va explorer de nouveaux horizons, c’est notre manière à nous de parler de la situation des femmes, mais en restant dans un domaine que l’on connait bien. J’en ai entendu des drôles de phrases concernant les artistes femmes, du genre « elle peint comme un homme » ou « elle transpire sous les bras« , ou « elle n’est pas très jolie« . Ce genre de petites phrases qu’on n’entend jamais concernant les hommes artistes.

Quels seront les temps forts de cette édition 2022 ?

C’est très diversifié, donc difficile de dégager quoi que ce soit… Disons qu’il y a surtout la soirée d’ouverture du 8 mars, avec Faut s’tenir, représentation suivie d’un bord de scène avec la comédienne Chloé Martin, qui a des actions très militantes. Ou encore le spectacle que je joue le 13 mars, La rage dedans, qui a été écrit pour Monette, ma maman, par Manuel Pratt. Ma mère l’avait joué quand elle avait mon âge, c’est un peu lui rendre hommage que de le reprendre cette année.

Fabienne Candela © DR

Comment sélectionnez-vous vos comédiennes ?

On essaie de mélanger les genres, Claudie Guillot a été longtemps pensionnaire de la Comédie Française, Céline France mélange les genres, Hélène Vézière accorde humour et politique. J’essaie d’aborder conjointement le fond et la forme. Des spectacles différents, bien écrits, bien joués, visibles par tous.

Il y aura aussi un Femin’Minots, un Femin’Photos ou encore cette Fémin’Expo de rue, avec des bâches disséminées dans la ville d’Antibes. Comment avez-vous dégoté ce florilège de lois absurdes ? Citons quelques perles : dans plusieurs villes des États-Unis, une femme n’a le droit de conduire une voiture que si son mari court devant le véhicule en agitant un drapeau rouge… Ou encore, en Pennsylvanie, à Morrisville, les femmes doivent posséder un permis pour porter du maquillage…

En fouillant sur internet, on voulait montrer l’absurdité et le ridicule de certaines situations, plus que le côté tragique, que malheureusement tout le monde peut constater, mais souvent avec impuissance. Il y a de beaux combats menés partout dans le monde, nous on a choisi cet angle, parce que souvent le dérisoire et l’absurde, sont très révélateurs. Des bâches seront donc exposées dans tout Antibes, avec également des chiffres assez éloquents sur la présence des femmes dans le domaine artistique : femmes cinéastes récompensées, cheffes d’orchestre…

8 au 13 mars, Théâtre Le Tribunal, Antibes. Rens: theatre-tribunal.fr
(photo : Faut s’tenir © Nathalie Morcelet)