09 Sep Septembre cinéphile au Vox
Que diable peut-il y avoir de commun entre la Palme d’Or de Cannes 2022, celle de 1971, un des films majeurs de l’histoire du 7e art, et un documentaire récent sur David Bowie ? Eh bien, outre leur haute qualité cinéphilique, tous se retrouvent dans la programmation du mois de septembre du Vox à Fréjus – et, pour Bowie, du Lido à Saint-Raphaël.
À tout seigneur tout honneur : la Palme d’Or de Cannes, Triangle of sadness (en VF, Sans filtre), du suédois Ruben Ostlund, bénéficiera d’une avant-première exceptionnelle, le lundi 19 septembre à 20h. À équidistance des films La grande bouffe, Toni Erdmann et Parasite, cet OVNI foutraque et hilarant, féroce et corrosif, qui commence comme La croisière s’amuse et s’achève comme un Koh-Lanta trash, est tout simplement le film le plus drôle de l’année. Ceci dit, qui devait l’être, il serait malséant, sous prétexte que l’on hurle de rire, de négliger la qualité proprement cinématographique du film : direction d’acteurs, montage, BO, Ruben Ostlund a minutieusement architecturé sa satire. Ce sale gosse surdoué est aussi un cinéaste rigoureux, cohérent et précis.
Dès le lendemain s’opèrera une remontée dans le temps d’un demi-siècle avec la projection d’une autre Palme d’Or, celle de 1971, Le messager de Joseph Losey. Le film sera présenté par Jérôme Reber – 3e cycle universitaire en cinéma – par le biais d’une véritable conférence introductive de 45 minutes. Ainsi s’affirme et s’affine l’une des vocations du Vox : non seulement projeter des films, mais les accompagner, les défendre, les expliquer, bref les mettre en valeur, à mille lieues du service minimum popcorn et blockbusters.
Fort bien, mais Le Parrain, réalisé en 1972 par Francis Ford Coppola, n’était-il pas, justement, à la même époque, l’équivalent d’un blockbuster, même si le terme alors n’existait pas ? Or, lui aussi bénéficiera d’une ciné-conférence, dans le cadre du festival Play it again, qui s’installe dans 300 cinémas partout en France. Le dimanche 25 septembre donc, à 16h, Michael, Vito Corleone et les autres membres de cette fratrie cruelle et déchirée investiront l’écran du Vox, comme à leurs plus belles heures.
En 1972, au fait, c’est moi ou David Bowie était déjà une star ? Toujours est-il qu’est programmée la projection d’un documentaire inédit de Brett Morgen sur le chanteur androgyne et sexy, intitulé Moonage daydream – titre d’une chanson, époque Ziggy Stardust. Cependant, il faudra pour cela franchir le Pédégal – rien d’insurmontable – puisque c’est au Lido, à Saint-Raphaël donc, qu’aura lieu un ciné-concert avec le groupe White lights ; celui-ci interprétera, avant la diffusion du film, samedi 24 septembre à 20h, les plus grands hits de cet artiste protéiforme et prodigieusement talentueux. Au Vox, au Lido, en septembre, c’est plein les yeux et plein les oreilles…
AVP Triangle of sadness: 19 sep 20h – ciné-conférence Le messager: 20 sep 20h – ciné-conférence Le parrain: 25 septembre 16h. Cinéma Le Vox, Fréjus. Rens: cinemavox-frejus. com / ciné-concert Moonage daydream: 24 sep 20h, Cinéma Le Lido, Saint-Raphaël. Rens: cinemalido-straphael.com
photo : Moonage daydream © Universal Picture