Hors d’œuvres

Hors d’œuvres

À La Station, collectif d’artistes en évolution constante, expositions et résidences temporaires se succèdent au fil des saisons et des idées nouvelles. Éditions limitées, ateliers de sérigraphie et d’art culinaire, résidences temporaires… La Station déploie de nouvelles formes de rencontres et de créations et en dévoile tout ou partie, tel un hors-d’œuvre.

Dans une continuité sans faille, les artistes résidents de La Station initient, organisent et gèrent leur lieu, en même temps qu’ils nourrissent leur pratique artistique individuelle au sein de leurs ateliers. L’événement à venir, Support Station, est une proposition dédiée à l’art culinaire : les douze artistes résidents invitent une dizaine de créateurs amis et concoctent une exquise exposition. De la matière première, sauvage ou oubliée, à la découpe, cuisson et mise en forme de mets fins, colorés et esthétiques, l’art culinaire est un support vaste et généreux au service de l’expérimentation et de la recherche. Précisément, cette première culinaire ouvre une série d’événements ancrés à la table, et repose sur un outil nécessaire : une cuisine-atelier conçue au sein de La Station, et pensée comme un nouveau laboratoire.

Autre nouveauté, l’atelier de sérigraphie, développé grâce à l’artiste Baptiste Caccia alors qu’il résidait temporairement à La Station, en 2022. C’est aussi l’une des courageuses particularités du lieu: chaque année, deux sessions de résidence de quatre mois permettent l’accueil d’artistes européens, dans une « solidarité opérative » assurée par les douze résidents permanents. Dotés d’une bourse conséquente, ces temps de résidence ouvrent sur la multiplicité des pratiques artistiques au 109, au-delà des arts plastiques, puisque les croisements avec d’autres résidents du site — théâtre, danse, arts numériques, architecture… — sont naturellement facilités et encouragés.

Selon ce dispositif d’accueil temporaire et de recherche, la dernière restitution montrée à La Station — dans le cadre de festival OVNi — est celle de l’artiste Andrés Baron, dont le travail s’appuie sur la photographie et le film, mêlant et brouillant les natures d’images pour en détourner les codes et générer de l’étrangeté. Dans une salle jouxtant cette installation, Jean-Baptiste Warluzel, invité ad hoc, déclinait en 4 variations, une série de prises de vues filmées à l’Opéra national de Paris. Parmi ces variations, filmées en plans très resserrés, des artistes lyriques attendent que la partition leur donne leur tour, une attente pétrie d’une intense attention, à l’affût d’une note ou d’un geste déclencheur. Une magie muette, où pourtant le visage et l’esprit semblent traversés d’une multitude de phénomènes que le cerveau calcule et exécute.

Mais avant que La Station n’accueille son prochain résident temporaire début 2023 (les candidatures sont à déposer avant le 11 décembre !), Support Station sera aussi le temps de découvrir de multiples éditions d’artistes mises en vente, et un premier catalogue édité en 2022 par les éditions La Station, dédié à l’exposition Power Flower, présentée parallèlement à la Biennale des Arts de Nice 2022, et commissariée par Marie Maertens et Cédric Teisseire, cofondateur de La Station.

10 déc au 14 jan (vernissage 10 déc 17h), La Station, Nice. Rens: lastation.org

Camille Franch-Guerra, Conciliabule entre choux et poisson, 2022© La Station