Bruno Podalydès, la vitesse du film

Bruno Podalydès, la vitesse du film

Tel est l’intitulé de la masterclass que le réalisateur, scénariste et acteur français donnera au Théâtre des Variétés, le 30 janvier à 18h30, dans le cadre de la saison 2023 des Conférences de la Fondation Prince Pierre de Monaco, ici en partenariat avec l’Institut Audiovisuel de Monaco.

L’œuvre cinématographique de Bruno Podalydès se partage entre adaptations — Le mystère de la chambre jaune (2003) et Le parfum de la dame en noir (2005), d’après Gaston Leroux — et scénarios originaux — Voilà (1994), Comme un avion (2015), Les deux Alfred (2020) — pour une filmographie qui affiche à ce jour une douzaine de films en une trentaine d’années. Quand on évoque son cinéma, un autre prénom vient immédiatement à l’esprit, celui du frère cadet, Denis, (omni)présent dans les réalisations de Bruno, et ce dès les films d’entreprise réalisés pour Air France, avant 1992. Un peu plus tard, le court métrage Versailles, rive gauche remportera de nombreuses récompenses notamment le César du meilleur court métrage en 1993, et marquera le début d’une belle série de réussites. Citons entre autres Dieu seul me voit (Versailles-Chantiers), César du premier long métrage en 1999, Liberté Oléron en 1999, puis en 2002 les adaptations déjà évoquées des aventures de Rouletabille, interprété par… Denis Podalydès. Après Montmartre, segment du film collectif Paris, je t’aime, il termine la « trilogie Versailles » avec Bancs publics (Versailles rive droite) en 2009. Viendront ensuite Adieu Berthe ou l’enterrement de Mémé (2012), puis Comme un avion (2014). Plus récemment, après Becassine ! en 2018, nombreux ont été ceux à acclamer Les deux Alfred en 2020.

Au fil des réalisations, on profite du plaisir de voir aux côtés de l’incontournable Denis, les fidèles Michel Vuillermoz, Isabelle Candelier, Pierre Arditi, Michael Lonsdale, Jeanne Balibar, Sabine Azema, Valérie Lemercier, Sandrine Kiberlain, Samuel Benchetrit, Olivier Gourmet, et bien d’autres. Et alors qu’il apparaissait discrètement dans ses propres films, Bruno Podalydès a pris goût à la comédie avec des cinéastes comme Catherine Corsini (La belle saison, 2015), Roschdy Zem (Chocolat, 2016), où il incarne Louis Lumière, ou encore Claire Denis (Un beau soleil intérieur, 2017).

Bref, un cinéaste brillant, qui maîtrise parfaitement le tempo de la comédie, agrémentée d’un brin de romantisme, de poésie et d’un peu de… magie, qui viendra parler de son travail et de sa manière de l’accomplir lors d’une masterclass sur le thème de La Vitesse du film. À ce sujet, le programmateur et critique de cinéma, Jacques Kermabon, écrit : « Dans les films de Bruno Podalydès, au-delà des variations, s’affirme une vitesse toute personnelle. La dynamique du récit n’y cède jamais la place au temps du regard (…) Évoquer le rythme d’un film c’est se pencher sur la direction d’acteurs, la façon dont la caméra embrasse l’espace, la durée des plans, les partis pris du montage… » Il sera question de tout cela, et plus encore, lors de cette rencontre entre le cinéaste et son public, avec des extraits de films à l’appui.

100e SAISON DE CONFÉRENCES !
Si cette masterclass marquera la rentrée culturelle 2023, signalons que la Fondation Prince Pierre célèbrera sa 100e saison de conférences !

Fondée en 1924 par le Prince Pierre, et présidée par S.A.R. la Princesse de Hanovre depuis 1988, la fondation monégasque programme chaque année une saison de conférences où des spécialistes de renom sont invités à intervenir sur des sujets variés et à présenter leur processus de création. Des personnalités telles que Paul Valéry, Darius Milhaud, Joseph Kessel, Sacha Guitry, Jacques-Yves Cousteau, Maurice Béjart, Alain Decaux, Yves Coppens ou Jean-Louis Debré ont notamment déjà foulé le Rocher lors de ces rendez-vous ! Et cette saison 2023 promet à nouveau du « beau monde »… Car si l’académicien, écrivain et réalisateur haïtien Dany Laferrière ouvrira le cycle sur le thème Le racisme en Amérique, le 16 janvier, et que Bruno Podalydès le suivra de près deux semaines plus tard, se succéderont ensuite, jusqu’au 5 juin 2023 : l’académicienne Hélène Carrère d’Encausse, l’architecte suisse Philippe Rahm, l’historien Georges Vigarello, le romancier Jean-Marie Rouart, le compositeur britannique Julian Anderson et la philosophe Barbara Cassin. À suivre…

16 jan au 5 juin, le lundi 18H30, Théâtre des Variétés, Monaco. Rens: fondationprincepierre.mc

photo : Bruno Podalydès © Alexandre Isard

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