
16 Août Roberto Fonseca, Saint Jazz Cap Ferrat, 12/08/2023
Ce n’est rien de dire que cette dernière soirée à Saint-Jean-Cap-Ferrat avait été bien entourée dans l’agenda. Tout d’abord, car le musicien cubain est certainement l’un des pianistes les plus fascinants et talentueux à l’heure actuelle, mais aussi, car Roberto Fonseca a cette capacité extraordinaire de pouvoir rester moderne tout en mettant en valeur la grande culture cubaine.
Ce nouveau projet à paraître fin septembre, La Gran Diversion, est un retour sur l’histoire de la Cabane Cubaine. Un « dancing » parisien des années 30 où le Tout-Paris artistique se retrouvait pour s’enivrer au son des rumba, boléro et autre mambo. Une soirée exceptionnelle qui s’annonce même spéciale comme nous le confirme rapidement Roberto Fonseca. Tout d’abord, il est venu avec l’un des plus grands soneros cubains, Carlos Calunga. Une voix sublime, à la tessiture incroyablement cristalline, un bonheur pour les oreilles. Les autres musiciens ne sont pas en reste : le fidèle Yandy Martinez à la contrebasse, Ruly Herrera à la batterie et Andres Coayo aux percussions, sans oublier cette formidable section de cuivres composée de Jimmy ‘funky’ Jenks au saxophone, Javier Zalba au saxophone ténor et Roberto Millonario J. à la trompette. Ce dernier se voit offrir un gâteau et une chanson du public pour célébrer son anniversaire.
Les titres de l’album à paraître défilent de façon réjouissante, Mani Mambo allume la mèche, Carlos Calunga chante sur des projections de photographies du Buena Vista : Ibrahim Ferrer, Omara Portuando, Cachaito Lopez, Ruben Gonzalez, émotions garanties. Tout comme cette pensée de Roberto Fonseca pour ses parents avec le titre Mercedes, du prénom de sa mère. Autre moment intimiste, son duo avec le percussionniste pour un hommage au grand musicien, ou encore quand l’éclairage de la scène se tamise pour que Roberto prenne le micro accompagné d’un trio percussif autour d’une petite table agrémentée de bougies. Au vu des vibrations de la table, pas sûr que celle-ci finisse la tournée sous les doigts/battoirs fermes et délicats d’Andres Coayo. Un petit rappel et une dernière danse dans le Jardin de la Paix transformé en Casa Cubana et la soirée est déjà finie. Le rêve est déjà passé. Comme le dit Roberto Fonseca : « Che viva la musica cubana« . C’est sûr qu’avec de tels représentants la musique cubaine n’est pas prête de disparaître.



photos: © Z@ius / Next Movement