23 Mai Niçois du Monde
Dans le paysage musical contemporain, où la production à grande échelle tend à homogénéiser l’offre, l’album Hirak de Nasra El Hafrit, fait maison et en compagnie de copains musiciens, est une bouffée d’air frais et d’authenticité.
Les six morceaux de cet album naviguent dans un univers afro-maghreb-beat captivant, une fusion harmonieuse de rythmes et de mélodies puisant donc dans l’afro-beat, le reggae, le jazz, et la soul. Le tout marqué par une identité musicale forte. La qualité de production, malgré – ou peut-être grâce à – ses conditions de réalisation non conventionnelles, est à la fois surprenante et admirable, dénotant un engagement profond et une passion évidente pour la musique. Engagé comme son auteur, l’album défend avec vigueur des causes nobles en écho à des préoccupations actuelles, mais sans jamais perdre de vue l’importance de l’art comme vecteur de changement social. Les compositions, allant au-delà de la tendance actuelle des morceaux courts, invitent à une immersion totale dans des pièces de plus de six minutes, offrant ainsi l’expérience d’une écoute riche et profonde. Le titre phare Rejoyce reflète à la perfection l’essence de l’album, directement inspiré par l’actualité et imprégné d’une intention claire de nous connecter, de nous réunir, et de nous faire réfléchir ensemble à travers la musique. Avec Depresse toi de vivre, ces deux titres illustrent cette dualité entre joie et mélancolie, une invitation à embrasser pleinement l’existence dans toute sa complexité. La musicalité de l’album, enrichie par la présence du saxophone de Nasra, ajoute une couche supplémentaire de texture et d’émotion, qui fait de chaque morceau une exploration unique. Grâce à un groove contagieux, l’écoute se transforme en expérience dansante et libératrice. Hirak est plus qu’un album, c’est une invitation à la réflexion, à la danse, et à l’appréciation de la richesse de notre monde culturel et musical.
Hirak, Nasra El Hafrit (autoproduit), sorti le 3 mars 2024. Rens: FB nasraelhafrit
photo : pochette de l’album © DR