Ça jam à Juan !

Ça jam à Juan !

Antibes-Juan-les-Pins, bastion historique du jazz depuis plus de 60 ans, propose chaque année un événement d’inter-saison qui se présente comme un panorama du jazz à venir et des individualités prometteuses : Jammin’ Juan, qui se tient cette année du 29 au 31 octobre au Palais des Congrès Antipolis.

Manifestation professionnelle, mais ouverte au public, Jammin’ Juan permet de confronter les sensibilités dans un ping-pong entre des oreilles très averties – parfois blasées – et d’autres, neuves et ingénues. Tout cela lors de sessions nombreuses et courtes : des « showcases », comme on dit dans le jargon, soit une quarantaine de minutes pour que les musiciens livrent, dans l’urgence et sans repentir, ce qu’ils ont à transmettre. Une suite de cartes postales musicales qui déroulent une succession d’ambiances toujours différentes, dans une atmosphère tenant à la fois des coulisses et de la salle de répétition. Tandis qu’en soirée, un grand concert prend le relai.

Jammin’ Juan, c’est aussi une belle occasion de faire un tour d’Europe depuis la France, puisqu’on y entend des échos de la Suisse, entre l’intimité de la chanteuse Léa Maria Fries et l’électronique du collectif Big Tusk, quelques rythmes balkaniques grâce à la batteuse Lada Obradovic et son pianiste David Tixier, ou encore le swing luxembourgeois de Mélina Tobiana. Le voyage se prolonge jusqu’au Cap-Vert avec la déjà célèbre Carmen Souza, qui réinvente, dans un puzzle inédit, les scansions et les échos de son archipel. Et même plus loin, avec le Cuban Jazz Syndicat, qui explore les claves, ces rythmes déhanchés, asymétriques et entraînants, qui font danser presque malgré soi. Ces deux derniers auront un plus de temps sur scène, puisque chaque soir permettra de profiter d’un set au format concert.

On notera surtout la possibilité d’écouter quelques musiciens connus depuis quelques années, mais pas encore stars. Étienne Manchon, par exemple : excellent pianiste, parfois tenté par les claviers, les boutons et la quincaillerie technologique, remarqué à plusieurs reprises dans des orchestres chevronnés (Yves Rousseau ou Alban Darche) ou même au sein de la musique baroque, sera en vedette avec son propre trio. On peut aussi citer le quartet multicolore de Cédric Hanriot, qui déroulera son imaginaire diapré, ou la chanteuse Estelle Perrault, sophistiquée et gracieuse, qui nous entraînera dans un univers secret et frissonnant.

Au total, 21 rendez-vous musicaux, dont trois « longs-formats », et deux expositions du peintre Hervé Rubeaud et du photographe Christian Rahal, jalonneront ces trois jours de découvertes jazzistiques !

29 au 31 oct, Palais des Congrès Antipolis, Antibes. Rens: jammin.jazzajuan.com

photo:showcase Jammin’ Juan 2024 © OTC Antibes Juan-les-Pins