Chantons la vie en cinéma !

Chantons la vie en cinéma !

La 17e saison cinéma de l’Institut Audiovisuel de Monaco a démarré en septembre avec une bonne dose d’humour et le film Chérie, je me sens rajeunir de Howard Hawks (1952). Le meilleur des lancements pour une saison cinématographique à la reconquête de la vie qu’on aime.

Satané virus. Tu n’es pas le centre du monde. Trop facile d’articuler une programmation autour de toi quand on manque d’idées. Heureusement, l’Institut Audiovisuel de Monaco en regorge. La vie tente de reprendre son cours et il est grand temps de la croquer à pleines dents malgré les nombreux tourments qu’elle nous cause depuis quelques mois. C’est là que l’Institut intervient. À travers sa sélection, il entend nous réconcilier avec la vie. « Chantons la vie« , clame-t-il haut et fort, en nous déroulant un tapis rouge vers des longs-métrages qui nous transporteront du monde d’après au monde d’avant. Parmi la liste très pointue des films à l’affiche, époque et genre confondus, un temps fort s’impose, avec un irrésistible classique : Les demoiselles de Rochefort de Jacques Demy. Ode à la danse et à la musique, ce film dépeint des personnages en quête d’amour et d’idéal et colporte une joie de vivre qui ne peut que nous faire du bien.

De la fiction…

Autre temps fort, et non des moindres, la projection d’Edward aux mains d’argents, cultissime réalisation de Tim Burton mettant en scène Johnny Depp. L’histoire tragique du protagoniste, abandonné, accepté puis rejeté, aborde la vie de tous les homos, noirs, autistes, putes, boiteux, trans, immigrés et handicapés, de tous ces gens différents qui, comme Edward, connaissent des trajectoires similaires. Au rayon des comédies, 12h08 à
l’est de Bucarest
de Corneliu Porumboiu et La soupe au canard de Léo McCarey, offriront chacune dans leur style sourires et franche rigolade aux spectateurs. L’une tourne autour d’une absurde querelle d’horaire dans une petite télé locale hongroise, l’autre autour d’une dispute amoureuse qui en cache une autre… À noter également, l’histoire touchante du parisien Léon : il tombe amoureux, sans réussir à lui avouer, d’une provinciale que sa soeur – par ailleurs prostituée – a ramenée à leur domicile alors qu’elle tentait de se suicider. Ça s’appelle L’amour c’est gai, l’amour c’est triste de Jean-Daniel Pollet.

…et du réel

Toujours à la recherche de qualité, l’Institut propose aussi des conférences et des documentaires. La saison 17 verra débarquer Arnaud Desplechin, fort d’un César de meilleur réalisateur en 2016 pour Trois souvenirs de ma jeunesse. Interrogé par le critique Jacques Kermabon, le cinéaste débattra des enjeux d’un tournage : élaborer un monde de fiction auquel le spectateur peut croire. Au rayon des grandes figures du 7e art, le célèbre face-à-face entre Jean-Luc Godard et Philippe Sollers en 1984 sera à l’affiche. Jean-Paul Fargier a choisi de filmer le cinéaste et l’écrivain avec deux caméras et de juxtaposer les images. L’un trempe un morceau de pain dans un verre d’eau, l’autre allume une cigarette, les deux débattent de l’hystérie, de la jouissance inconsciente, de la question de l’âme.

Rens: toutlartducinema.mc