
10 Oct Qu’est-ce-que l’homme ?
Le philosophe normalien, docteur ès Sciences politiques, Hedi Majri, s’interroge sur les capacités de l’humain d’aujourd’hui et son adaptation future dans un monde en pleine mutation, coincé entre une culture ancestrale, empreinte d’idéaux cultuels et l’appel vers une modernité en pleine accélération technologique. Présent au festival du livre de Mouans-Sartoux 2023, Hedi Majri a présenté ses interrogations, doutes et espoirs dans son dernier ouvrage, Qu’est-ce que l’homme ?
Avec le recul des événements politiques, historiques et économiques, estimez-vous que les philosophes ne sont pas assez écoutés dans nos sociétés ?
Oui ! Je pense que les philosophes ne sont ni écoutés ni consultés alors qu’ils ont beaucoup à dire sur la politique, l’économie, la société, le droit plutôt le devoir, le climat, l’école, l’hôpital, l’immigration…et la culture universelle. Mon regard sur l’humain est tout autre que celui que j’entends et vois tous jours. En effet, on ne respecte pas le droit en France : beaucoup de jeunes Français d’origine étrangère refusent de reconnaître la laïcité de la France et font l’amalgame entre Etat et communauté. A l’étranger, en Ukraine que je défends – j’ai hébergé une famille – cette famille a trouvé le moyen de tricher et de quitter le pays pour aller en Amérique, alors qu’elle n’a pas le droit de sortir pour le père qui n’a que deux enfants en bas âge. Alors l’humain a du chemin à faire. C’est celui de l’homme nouveau, moraliste capable de progrès et d’autres finalités humaines, finalités tracées dans : Qu’est-ce que l’homme ?
En tant que penseur, est-ce que l’Intelligence Artificielle (IA) vous fait peur ?
Comme son nom l’indique, l’Intelligence Artificielle, reste un artifice de l’Esprit humain qui ne va pas au-delà des questions-réponses ou réponses-questions préparées d’avance par l’Esprit humain. C’est ainsi que le robot 9e génération descend et monte le même escalier mesuré pour lui à 16cm et enregistré en lui pour effectuer 16 marches aller-retour, toujours enregistrés d’avance en lui. Le même jeu peut continuer indéfiniment, sans problème, sauf que n’importe quelle IA ne peut écrire l’Ethique de Spinoza ou La Critique de la raison pure de Kant.
Vous avez publié plusieurs essais. Le dernier vient de paraître avec une préface d’Éric de Montgolfier, magistrat qui a défrayé la chronique pour avoir mené des affaires très sensibles. Y-a-t-il des révélations dans, Qu’est-ce que l’homme ?, votre dernier ouvrage que vous présenterez au festival du livre de Mouans-Sartoux ?
Éric de Montgolfier est un magistrat intègre, il n’a pas l’habitude de parler aux médias de ce qu’il fait. Mais il parlera toujours de la Justice. C’est ce qu’il fait dans toutes les préfaces de mes ouvrages. C’est le Juste des Justes. Il a le vrai regard sur l’homme. Ce que vous cherchez se trouve dans les Préfaces de mes sept ouvrages premiers. Il suffit de les lire entre lignes ! Qu’il plaise aux philosophes de le suivre !
Quel sera le thème de votre prochain opus ?
Une critique de la philosophie et des philosophes s’impose après les Principes d’Aristote et La méthode transcendantale de Kant. En effet, ces philosophes ont inventé des philosophies sans méthode et parfois sans principes. Ils s’éloignent parfois de la recherche de l’universel. C’est pourquoi j’ai commencé il y a un an la Critique de la philosophie dont l’objet principal est la remise en cause de toutes les théories en partant des définitions, des principes et des contradictions. Ce sera un grand ouvrage ! Ensuite, j’ai l’idée d’écrire les Problèmes du XXIe Siècle…
Qu’est-ce-que l’homme ? d’Hedi Majri (édition Maia)