01 Oct Voi.x.es libres !
Les décès se succèdent à une rapidité incroyable, c’est peut-être le fait d’avancer dans l’âge qui donne cette impression, mais c’est toute une génération – et la rébellion qu’elle a entrainée dans son sillage – qui quitte ce monde où, bientôt, les pseudos bienpensants porteront béret et chemise noire comme au temps des périodes les plus sombres de notre Histoire. Triste destin si l’on ne tire pas le frein à main.
Pourtant, on peut puiser dans ces tristes disparitions la force et le courage de résister : Stéphane Benguigui, inconnu pour beaucoup, mais icône du rock d’ici, et Didier Roustan, icône du journalisme sportif, héros populaire qui avait compris que le sport – et le football en particulier – était un objet à portée culturelle et sociale… Tout ceci nous redonne la foi, pour les honorer et continuer leur œuvre. C’est pour cette raison que, loin du mépris des snobs, nous traiterons régulièrement du sport sous son aspect culturel, bien loin du business qui détruit son esprit avec ses marques et ses sponsors… C’est aussi pour cette raison que nous continuerons de soutenir ceux qui ne voient pas en l’étranger un ennemi, ceux qui défendent bec et ongles notre humanité et sa diversité. Parce que nous vivons tous sur la même Planète ! Cette tendance horrible à « éliminer » ou à museler ceux qui gênent, et qui semble gagner notre monde, ne peut être une manière de fonctionner. La Culture, le lien social, doivent être régénérés si l’on veut que le « vouloir vivre ensemble » perdure.
Aussi vous retrouverez dans ce numéro des portraits et des articles qui, tous, célèbrent l’invention, l’imagination, la liberté, l’insolence, l’atypisme, l’originalité, l’amour, l’empathie, la diversité, l’altérité… Oui il y a encore des gens qui construisent, qui fédèrent, qui tentent, qui osent. Comme au Festival du Livre de Mouans-Sartoux, dont la thématique 2024 – Voix livres ! – résonne profondément en nous, et dont le visuel fait notre Une. Car il faut que les voix soient libres, il faut que nous disposions de voies libres pour échapper à ce que nous promettent ces fous qui, pour leur seul profit, entrainent des peuples entiers dans la tuerie. La parole doit rester libre et nous devons dégager des « voies d’accès au bonheur »… Au moins pour celles et ceux qui sont notre futur.
ERRATUM
Dans mon dernier édito je parlais de « droitisation ». Le terme est mal choisi car il eut été plus judicieux de parler de « totalitarisation » ou de fascisation pour exprimer la montée de… l’intolérance. Cette dernière vient des extrêmes, elle n’est ni de droite ni de gauche. Mais je me permettrais tout de même de rappeler qu’être de gauche n’est pas une posture d’extrémiste, pas plus qu’être de droite. À condition que l’on n’accepte pas que le « juge de paix » de notre vie démocratique soit issu d’un parti fondé par des ennemis historiques de la République.