08 Oct Monte-Carlo, capitale automnale du jazz
Créé par le regretté Jean-René Palacio, le Monte-Carlo Jazz Festival, qui fêtera ses 20 ans en 2026, continue d’attirer un large public. La Société des Bains de Mer de Monaco et son directeur artistique, Alfonso Ciulla, avec l’appui de Reno Di Matteo, ont récemment présenté le programme de l’édition 2025.
Alfonso Ciulla et Reno Di Matteo ont dévoilé la programmation du 19e Monte-Carlo Jazz Festival en rendant hommage à Jean-René Palacio, qui eut l’idée visionnaire de créer un festival de jazz en automne dans le cadre exceptionnel de l’Opéra Garnier de Monte-Carlo. Les deux hommes ont, à leur tour, apporté leur « touche » en proposant de nombreux doubles plateaux, véritables dialogues entre grandes figures du jazz et leurs héritiers contemporains, ouvrant de nouvelles pistes d’exploration pour cette musique intemporelle.
Le 20 novembre, la tradition sera respectée avec une ouverture confiée aux jeunes talents de l’Académie Rainier III. Depuis 4 ans, leur participation constitue une pierre angulaire du festival. Elle offre à ces musiciens en herbe l’occasion de fouler la scène mythique de l’Opéra Garnier, moment fondateur pour ceux qui rêvent de devenir professionnels.
Le 21 novembre, le public découvrira Gabi Hackman, une voix envoûtante entre jazz, pop, bossa nova et folk. Collaboratrice de Jesse Harris, auteur pour Norah Jones, elle a aussi travaillé ponctuellement avec Mélodie Gardot. Celle qu’on a pu voir en 2023 au Saint Jazz Cap Ferrat sera suivie par Ibrahim Maalouf, fidèle du festival, qui célèbre les 10 ans de son album Kalthoum, qui rend hommage à l’immense chanteuse égyptienne Oum Kalthoum, surnommée « L’Astre d’Orient » et figure de proue du monde arabe dont l’influence résonne encore aujourd’hui, que le trompettiste admire depuis l’enfance.
Le 22 novembre, place à un double plateau de légende ! Tant désiré par le festival depuis 5 ans, Stanley Clarke, monument de la basse et de la contrebasse modernes, révélé dans les années 70 aux côtés de Chick Corea et fort de plus de quarante albums et trois Grammy Awards, foulera enfin la scène du Garnier. Il sera suivi par Deluxe, héritiers de cette énergie musicale, pour une soirée exceptionnelle réunissant deux générations d’artistes.
Le 23 novembre, changement d’ambiance avec le Harlem Gospel Choir. Depuis 40 ans, cette institution new-yorkaise illumine les scènes du monde entier, et revisitera à Monaco le répertoire gospel, tout en rendant hommage à des icônes telles qu’Aretha Franklin ou Otis Redding.
Le 24 novembre, le festival se tournera vers le cinéma, en collaboration avec l’Institut Audiovisuel de Monaco. Son directeur, Vincent Vatrican, a invité Thierry Jousse, ancien directeur des Cahiers du cinéma et réalisateur reconnu, à donner une conférence sur les liens entre jazz et cinéma, illustrée de nombreux extraits. La soirée se prolongera avec la projection du film culte Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle, porté par la musique improvisée de Miles Davis.
Le 26 novembre, le pianiste jamaïcain Monty Alexander traduira, à l’aube de ses 80 ans, le langage musical unique, mêlant jazz et rocksteady, qu’il propose depuis six décennies. Yuri Buenaventura, maître de la salsa, révélé dans les années 90 avec sa reprise latino de Ne me quitte pas, lui succédera sur la scène monégasque.
Le 27 novembre, la chanteuse suisse Lea Maria Fries ouvrira la soirée de sa voix singulière, élégante et moderne qui illustre la vitalité de la nouvelle scène européenne et incarne une génération qui redéfinit le jazz. Elle laissera ensuite place à Morcheeba, coup de cœur d’Alfonso Ciulla, groupe culte du trip-hop anglais qui, aux côtés de Massive Attack, a marqué la scène mondiale dans les années 90. Leur venue à l’Opéra Garnier constitue un privilège rare, loin des grandes arénas de leur tournée.
Le 28 novembre, autre double plateau d’exception. Rhoda Scott, « l’organiste aux pieds nus », viendra avec son Lady Quartet, composé de Sophie Alour, Lisa Cat-Berro et Julie Saury. Plus de 20 ans après sa création et deux albums marquants, les musiciennes accueilleront un gentleman en la personne du chanteur David Linx, pour une célébration de la diversité musicale et de la place des femmes dans le jazz. En deuxième partie, Michel Jonasz, entouré de Manu Katché et Jean-Yves d’Angelo, revisitera ses grands titres en version soul et R&B. Clin d’œil attendu : une nouvelle version de sa célèbre Boîte de jazz, enrichie d’une partie orgue en hommage à Rhoda Scott.
Enfin, le 29 novembre, la soirée clôture symbolisera le désir du festival de réunir des univers musicaux singuliers. En 1e partie : Les Égarés, projet né d’une rencontre improvisée au Festival des Nuits de Fourvière, associant Ballaké Sissoko (kora), Vincent Segal (violoncelle), Vincent Peirani (accordéon) et Émile Parisien (saxophone). Leur aventure, déjà forte de plus de 200 concerts à travers le monde, est une alchimie d’influences inclassables. Puis viendra Asaf Avidan, qui présentera son nouvel album Unfurl, à paraître le 10 octobre et enregistré avec 40 musiciens aux mythiques studios Miraval à Correns. Entre folk, rock, jazz, blues, hip-hop et influences cinématographiques, l’artiste israélien signe une œuvre intime et audacieuse, parfaite pour clore le festival.
20 au 29 nov, Opéra Garnier de Monte-Carlo, Monaco. Rens: montecarlolive.com
photo: Conférence de presse Monte-Carlo Jazz Festival 2025 © Monte-Carlo SBM