25 Avr NJF Sessions, joli mois de mai
Le mois de mai à Nice s’annonce particulièrement bien avec la venue, dans le cadre des Nice Jazz Festival Sessions, de Sly Johnson, Groundation et Femi Kuti. Trois têtes d’affiche qui parleront à notre cœur par la soul, et à notre conscience humaine et sociale par le reggae et l’afrobeat.
7Par le jeu des décalages calendaires, ce mois de mai nous offre enfin des jours fériés le lundi. Une configuration appréciable qui rallonge les week-ends pour nous donner un peu plus de temps pour se reposer ou se cultiver. À croire que le calendrier, lui, veut nous donner un espoir d’avancée sociale… Le premier plaisir nous sera apporté par la venue de Sly Johnson sur la scène du Stockfish. Artiste vocal protéiforme au talent immense, il est certainement la voix la plus intéressante et charismatique de l’hexagone. Beat boxer et MC haut de gamme avec le Saïan Supa Crew sous l’alias de Sly the Mic Buddah, on découvre un peu mieux ses talents de chanteur soul et jazz sous le nom de Sly Johnson. Sa discographie regorge de petites perles qui traversent les années. Compositions personnelles attachantes, reprises singulières ou castings de musiciens qui laissent rêveur : Eric Krasno, Neal Evans, T.M. Stevens, Cindy Blackman sur 74, cela paraît toujours hallucinant. Sly Johnson signe des albums impeccables. C’est avant tout sur scène que sa magie opère le plus grâce à cette sensibilité qui rend chacun de ses sets, unique et mémorable.
Changement d’atmosphère en seconde partie de mois avec le reggae des Californiens de Groundation, qui célèbrent le 20e anniversaire de la sortie du mythique album Hebron Gate. La bande à Harisson Stafford cultive un reggae roots cuivré dont l’exigeante qualité musicale en fait une machine de scène d’une redoutable efficacité. Un message de paix et une musique apaisante devraient aider au vu de l’actualité du côté de la vieille ville de Jérusalem – à laquelle fait référence le titre de cet opus.
Et pour ne pas oublier la citation de Fela, « la musique est l’arme du futur », c’est l’un de ses descendants, son fils Femi Kuti, qui nous rappelle toute la force revendicative de l’afrobeat. Digne héritier du grand Anikulapo, Femi, qui a redonné vie au célèbre Shrine à Lagos, suit les traces du Black President, avec plus de rigueur physique et un message qui n’a rien perdu de sa pertinence. Et surtout une énergie scénique propre à l’afrobeat que la famille Kuti possède naturellement dans son ADN.
Sly Johnson: 3 mai 20h30, Stockfish / Groundation: 20 mai 20h, Théâtre Lino Ventura / Femi Kuit & The Positive Force: 25 mai 20h, Théâtre Lino Ventura. Nice. Rens: nicemusiclive.fr
photo: Groundation © Lugdivine Unfer