[Live report] Le show des Horndogz à Beausoleil

[Live report] Le show des Horndogz à Beausoleil

Comme c’est agréable d’attendre impatiemment quelque chose et de ne pas être déçu. Cette sensation que la soirée que l’on vit est encore meilleure que celle que l’on espérait. Si le show des Horndogz s’annonçait bouillant, il n’a clairement pas dû décevoir les personnes présentes.

Il commence par une tradition instaurée par Stéphane Gaffoglio, responsable du Service Culturel de la ville de Beausoleil, afin d’associer pratique amateur et professionnelle, de favoriser la généralisation et la démocratisation de la pratique musicale : des élèves de l’école municipale de musique de Beausoleil travaillent et interprètent un morceau avec les artistes. Un projet qui ne pouvait que convenir à François Rocher, manager des Horndogz, lui-même ancien enseignant. Le choix était arrêté sur le titre Take my heart, tiré de l’album des Horndogz #Wooof, dont le tempo est abordable pour des élèves de premier et second cycle. Six voix, un trompettiste et deux flutistes, accompagnés de leur professeur respectif, Slavisa Ninic chef de choeur, Isabelle Prince pour la flûte, Gérald Roland, trompette solo de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo – à laquelle s’ajoute celle de Gilles Garin ! – et les baguettes de Fabrice Lerigab, attaquent ainsi le concert avec une belle énergie.

Après ce moment de partage, les Wooof du funk rentrent en scène : Gilles Garin devient CFreak, enfilant son masque de canidé, tout comme Eric « Shrizzadelic » Rohner et Rico « Adiko » Kerridge. Quand on connait le funk et que l’on aime cette musique, on sait ce que représente ce trio de musiciens. Ils en maîtrisent bien sûr toute l’histoire musicale et la technique, et sont tout aussi imprégnés de l’esprit Pfunk de cette culture. La musique comme défouloir extatique, un moment au cours duquel on se lâche pour danser ou remuer sur des grooves qui se prolongent dans une transe. Univers théâtralisé où les trois compères, masqués avec leur emblématique masque de chien qu’Eric écarte pour y intégrer son saxophone, font monter la sauce pendant que le tromboniste Simon Andrieux – assis lisant La Strada (voir photo ci-dessous) – attend son tour. Ça ressemble à un chaos, mais ça ne l’est pas. Les cuivres sont en place, le groove et le feeling funky inondent la salle. Ce n’est pas un concert, c’est une communion musicale. Le parterre se remplit rapidement, encouragé par Eric Rohner ; les mains s’agitent à l’unisson ; le public chante, danse sur la scène. La messe du funk fait son office entre le gospel d’Aretha et son Rock Steady, et le profane du D.M.S.R. de Prince. Les Horndogz font un petit clin d’oeil du côté de D.C. avec un passage Gogo que j’aurais aimé infini ; un rappel obligatoire, et plus de deux heures de bonheur passées en un claquement de doigts. Ces moments rares qui compressent le temps, mais qui pourtant restent gravés dans la mémoire comme une soirée mémorable.

photos : HornDogz, 29 avril 2022, Beausoleil © Franck delasoul