[Spécial Femmes] Ces dames, sous toutes leurs dimensions

[Spécial Femmes] Ces dames, sous toutes leurs dimensions

Ce n’est pas seulement une journée que la ville de Nice dédie à ces dames, mais bien une semaine complète, à l’occasion de la Journée Internationale des droits des femmes. Intitulée Femmes, femmes, femmes, cette nouvelle thématique propose du 8 au 14 mars : expositions, conférences, spectacles, portraits de personnalités… à découvrir du la page FB de la ville de Nice et sur le site cultivez-vous.nice.fret parfois même, en vrai.

Comme Libres et égales ! Souhait que l’on voudrait voir se réaliser, c’est aussi le nom de l’exposition qui s’est installée ce lundi 8 mars 2021 sur la promenade des Anglais (photo ci-dessus). Photographe engagée, portraitiste dans le cinéma et la musique, Sylvia Galmot a réalisé les portraits de 28 personnalités engagées pour les droits des femmes, pour dire non aux violences qui leur sont faites. Le thème de l’exposition fait écho à la thématique choisie par l’ONU Femmes pour l’année 2020 : Je suis de la Génération Égalité : Levez-vous pour les droits des femmes. L’an passé, la photographe française avait installé son exposition sur les grilles du Palais de justice de l’île de la Cité, à Paris. « J’ai voulu photographier des femmes qui portent un message d’espoir pour toutes les autres et que leurs portraits soient affichés ici parce que je crois en la justice », expliquait-elle alors.

Elle a repris le concept en 2021, en y ajoutant des personnalités azuréennes reconnues, comme Muriel Mayette-Holtz, directrice du Théâtre National de Nice, pour ne citer qu’elle. Présidentes de réseaux associatifs, avocates, médecins, journalistes, comédiennes, actrices, metteurs en scène, sportives de haut niveau… Au total, 28 clichés (comme le nombre de jours du cycle féminin, c’est l’artiste qui le dit !) sont accrochés sur les pergolas de la Promenade. « C’est à travers l’art que j’ai souhaité apporter un message d’espoir et de soutien à toutes les femmes qui sont encore sous emprise. Pour elles, la chose la plus importante est de prendre conscience qu’il existe toujours une issue, que toutes peuvent et doivent sortir du silence, qu’elles ont le droit d’être entendues, crues, protégées. Le droit d’exister tout simplement. Le droit d’oser passer de la peur au respect, de l’ombre à la lumière (…) Fortes ensemble, mais belles aussi de leurs différences, mon regard a tenté de capter l’émotion de chacune d’entre elles. L’essentiel, dans l’instant. Pour être demain plus libres et égales… »

Parallèlement, il est possible de voir jusqu’au 18 mars, à la bibliothèque Romain Gary, l’exposition du photojournaliste Pierre-Yves Ginet : Femmes en résistance. À travers 22 reportages, il rend hommage à ces femmes engagées en faveur de la paix, de la liberté, de la justice et du développement durable. Du Pérou à l’Afghanistan, de l’Angola au combat des femmes victimes de violences conjugales dans nos pays occidentaux, l’artiste nous montre toute la palette (grandissante) des agressions faites aux femmes, et spécifiquement aux femmes.

Au rayon expositions visibles en ligne, deux choix s’offrent à vous ! Le Musée de la Photographie Charles Nègre présente 11 portraits de femmes réalisés par le photographe Nick Danziger dans le cadre d’une étude pour le Comité International de la Croix-Rouge afin d’évaluer l’impact des conflits armés sur les femmes dans le monde. Les femmes face à la guerre, c’est une série de 11 portraits, ceux de Mariatu, Shinaz, Sarah, Amanda, Qualam, Dzidza, Olja, Efrat, Mah-Bibi, Zakiya et Nasrin, vivants dans des pays comme l’Afghanistan, les Balkans, Israël, le Sierra Leone, la Colombie, ou dans des Territoires Autonomes en conflits armés… La vidéo (visible ci-dessus) alterne les portraits en noir et blanc et les témoignages de ces femmes incarnant une souffrance intemporelle, universelle. Des femmes atteintes dans leur dignité, en lutte pour leur survie et subissant des conflits auxquels elles demeurent, pour la plupart, étrangères…

L’autre exposition à découvrir en vidéo est celle installée depuis quelques mois au MAMAC. She-bam pow pop wizz ! Les Amazones du Pop est l’occasion de revenir sur le face à face entre la France et les États-Unis entre 1961 et 1973, partagé entre le Nouveau-Réalisme et le Pop Art. Imaginée à l’occasion des 30 ans du musée niçois, elle réunit près de 40 artistes européennes et nord-américaines au travers de 165 œuvres (installations, peintures, films, assemblages…)., dont la grande Niki de Saint-Phalle qui insuffle depuis 18 ans déjà un souffle de vie au sein du musée, à qui elle a fait une donation exceptionnelle en 2002. Dans son sillage, c’est la contribution essentielle des femmes à l’histoire du Pop qui est ici déployé. La visite de l’exposition, en compagnie de sa commissaire Géraldine Courbe est visible ci-dessous, c’est cadeaux !

En lien avec l’exposition, le MAMAC propose de suivre le projet d’éducation artistique et culturelle Pop Girls. À travers différents médiums, des collégiens niçois ont œuvré pour Dénoncer les clichés sexistes ! Les 3e du Collège du Parc Impérial et leurs professeurs, en partenariat avec Roxanne Obadia et le Clemi / la Web Radio du Rectorat de Nice, ont notamment réalisé des courts métrages illustrant la thématique.

Toujours en parallèle des Amazones du Pop, le MAMAC accueillera une conférence sur Les Amazones de l’art à suivre sur la page FB de la ville de Nice, ce jeudi 11 mars à 20h30. En présence de Bloum Cardenas (petite-fille de Niki de Saint Phalle et présidente de la fondation Niki de Saint Phalle), Camille Morineau (directrice de Aware – Archives of Women Artists Research and Exhibitions, commissaire d’exposition et conservatrice du patrimoine), Hélène Guenin (directrice du MAMAC), Mathias Coullaud (directeur du mécénat et du développement du festival d’Aix en Provence), Julie Bena (artiste-peintre), Cybèle Panagiotou (déléguée générale Fonds de dotation, Centre Pompidou Accélérations), cette rencontre permettra d’aborder l’art par le prisme économique et social et d’interroger la situation des artistes femmes, d’évoquer les disparités tout en ouvrant l’échange sur les bonnes pratiques et initiatives inclusives.

Trois autres conférences sont également à suivre cette semaine : Générations de femmes au fil du temps, ce mardi 9 mars à 15h, Quelle place pour les femmes dans le numérique ?, mercredi 10 à 10h, et Les soignantes : des femmes courageuses et résilientes, le même jour à 14h. Sans oublier la toute dernière conférence de Denis Tillinac, écrivain, éditeur et journaliste français qui nous a quittés en septembre dernier : intitulée L’Éternel féminin, un héritage de la culture occidentale, elle avait eu lieu le 23 septembre 2020 au Centre Universitaire Méditerranéen, trois jours avant sa mort.

Côté spectacle vivant, deux propositions : Femmes, le temps d’un chant, musical imaginé et interprété par la soprano Diane Frémaux, accompagnée par Stéphane Eliot à l’électone (orgue symphonique), Serge Gallice à la guitare électrique et Marc Linari à la batterie. Il a été joué durant La Fête des Théâtres de la Ville de Nice, les 8, 16 et 18 octobre 2020 au Forum Nice Nord. L’autre spectacle revient sur Niki de Saint-Phalle, la femme, au-delà de l’artiste… C’est la jeune artiste circassienne et chanteuse, La Trèva, qui offre ici, dans une captation vidéo-performance, une proposition personnelle poétique du corps et de la voix, en résonnance avec l’œuvre de l’artiste phare de l’exposition She-Bam Pow Pop Wizz ! Les Amazones du Pop.

Voilà un aperçu de ce qui vous attend toute cette semaine sur les réseaux niçois. Et, je ne vous ai pas parlé des portraits multimédias de personnalités comme Rosa Bonheur, Catherine Ségurane, Gisèle Tissier-Grandpierre ou encore Antonia Minor, à voir sur le site cultivez-vous.nice.fr !

(photo Une : Inauguration de l’exposition Libres et égales à Nice, lundi 8 mars 2021 © Julien Veran)

Ce texte fait partie d’un dossier Spécial Femmes qui va paraître tout au long du mois de mars. Bien entendu, La Strada n’a pas attendu pas le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, pour parler de la cause féministe, car nous veillons toute l’année à leur donner la parole, ainsi qu’aux défenseur.e.s de leurs droits ! Retrouverez ci-dessous les autres textes de ce dossier :
Louise Michel, Viro Major
La barque noire de Virginie Peyré
Au revoir à toi, femme de Culture
Carole Paulin : l’art de donner de la voix
L’émancipation de Silva Usta
La création n’attend pas pour la Cie Antipodes
La petite, sa mère, la Corse et le Beretta
Cie Sof : la danse contemporaine pour exprimer sa liberté
Une guerre mondiale contre les femmes